CaveauNoir

Rêves mortuaires

Lundi 31 mai 2010 à 7:31

Mes bras se gorgent de sang, quand les lames s’en vident. Transfère l’un à l’autre petite, elle le crie.

La douleur se pleure de moi, regarde ces larmes. Elles plongent au cœur du vide, le mien. Ce vide qui se remplit de noir, d’alcool. Mon cœur ne saigne plus, les pansements souillés du mal dansent à vue devant ce ciel qui ne peut s’éclater. Il se contient et la pluie tombera en orage si violent, que tout sera détruit sur son passage. En torrent, ils emporteront  les joies, se mêleront toute ma vie du passé au présent. Qui sait si l’ange me rattraperai de ces grandes ailes noires, lorsque je tomberai entre ces gouttes.

Mes yeux se brouillent, mon corps saigne, mon esprit se fissure.

Seul un fil me retient à ce nuage, puisse-t-il être solide.

 

Elle crie. Alors l’autre se fait toute petite, se souvenant de la fureur qu’elle peut atteindre. La méchanceté dans ses yeux lui fait peur. Je ne grandis plus, j’ai peur. Les mots pendus  à ma langue me pèse, je veux courir… Les phrases grillagées qu’elle prononce transpercent, griffent. Je connais enfin la douleur, je la connais bien trop, toutes ces larmes qui ne demandaient plus qu’à couler, je me souviens. Alors transperce cette lame en plein cœur, pourtant je l’aime. Je crois oui, j’en ai beau être prisonnière.

 

Elle est folle, je lui pardonne. Son esprit n’est plus sain, plus du tout, elle ne s’en rend pas compte. Ce n’est pas de sa faute, pas de la mienne non plus. Je n’ai qu’à me taire, je ne veux pas l’abimer. Elle m’a aimé aussi, avant. Je me souviens, elle n’allait déjà pas très bien. Ses larmes que j’ai vu couler, je m’en souviendrais toujours, lorsqu’elle parlait de ses peines, son passé, devant ces gens mal à l’aise qui ne savaient que faire. Cela me faisait mal, j’ai découvert qu’elle aussi pouvait être triste. Malgré ses airs si solide, déjà sa fragilité se faisait sentir.

 

Je n’en parlait jamais, je voulais l’oublier. La croire forte, comme moi. … Moi qui craque d’avoir besoin d’elle, qui lui pardonne sans arrêt, elle qui me pend peu à peu. Elle ne le sait pas, pauvre m. Alors…

Alors je pardonne sans réfléchir, à m’en trouer le corps, à m’en déchirer les yeux, à m’en noyer les tympans. Sans réfléchir j’abandonne le reste, mon moral ma santé, mon argent ma patience. Au dépens des autres je lui donnerai ce qu’il me reste à vivre…

Je lui pardonne …


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